J’aurais bien aimé qu’on me prévienne avant de devenir papa ! – PARTIE 2
Suite de la partie 1, on redémarre avec un thème important !
La relation de couple
Alors là chers lecteurs, on arrive sur une thématique qui me tient énormément à cœur.
Quoi de plus déstabilisant que l’arrivée de bébé pour remettre à plat toutes les convictions et certitudes que nous avions de notre partenaire et de notre relation de couple ?
Pour un papa anonyme, même si les mamans et papas ne sont pas vraiment préparés au comportement qu’ils auront une fois l’arrivée de bébé, “il faut savoir que le mari, l’amant, l’ami en prend un coup en passant vraiment après la naissance de bébé. La maman aura beaucoup de mal à se défaire de son bébé et ne donnera plus de place pour rien ni à personne pendant quelques jours ou semaines.“
Sergio, l’a bien compris, “le plus gros changements est le fait de ne plus être la seule et unique personne aux yeux de la mère, les rapports sont plus comme avant car une femme qui accouche n’est plus la même femme qu’on avait auparavant.. le bébé passe avant tout, et crée des fois des tensions quand on a le malheur de la critiquer un peu sur sa façon d’être”.
Il regrette cette perte d’intimité qu’ils avaient tous les 2, “le fait de ne plus se retrouver genre devant la télé tard le soir car ma compagne refuse que notre enfant dorme seul pour le moment et reporte à chaque fois l’heure convenue pour le mettre dans sa chambre fait qu’on ne dort plus comme avant”. Chose difficile à accepter, mais il est pleinement conscient que c’est à lui de s’améliorer sur ce point.
Même constat pour Rio, “Pour la vie de couple, c’est beaucoup plus après l’accouchement et comment pouvoir se retrouver sereinement” qu’il aurait aimé être accompagné.
En effet pour lui, ce qui a été problématique “c’est toute la question de l’intimité et de savoir le moyen de s’accorder du temps pour eux”.
Il a eu parfois l’impression que ses enfants ont participé à “créer une incompréhension et une distance dans son couple. Pour autant je sens tout l’amour de ma femme, nous nous aimons profondément… Mais quelque chose est pour l’instant abîmé. Donner la vie c’est merveilleux, ça peut aussi avoir des conséquences moins agréables.”
Pour Charles, 27 ans, il aurait aimé qu’on lui dise “mettre au monde ton enfant est le plus beau cadeau qu’une personne puisse te faire. Alors prend soin de ta femme, ne la force pas à travailler si elle est fatiguée. Accepte qu’elle se repose, qu’elle fasse moins de corvées. Engage une femme de ménage, fait tout ce qui est en ton pouvoir pour alléger sa tâche d’élever ton enfant.”
Pour SA, “c’est normal d’être nostalgique de la femme “d’avant” les bébés mais cela ne doit pas te décourager pour autant. Dis lui que telle ou telle chose te manque chez elle, organise des dîners romantiques et ce, même si c’est à la maison, appelle les grands-parents en renfort, même si c’est juste pour aller manger une glace en amoureux.
Cultiver son couple post Kids ce n’est pas être obligé de faire des soirées au restaurants, bars, boite de nuit …. c’est les petites attentions qui comptent”.
KK, n’y va pas par le dos de la cuillère, “les hormones peuvent faire changer votre femme de bisounours à Godzilla ! ». Autant être prévenu !!!
Pour Jean-François, 44 ans, il est important à certains moments de devoir faire “de l’écoute sélective avec bébé, et de ne pas réagir de suite, par contre, ne jamais faire d’écoute sélective avec madame ! Elle a besoin de toute votre attention! Vous pourrez faire discrètement la sourde oreille quand elle papotera de choses inutiles, mais jamais quand elle vous parlera des enfants, d’elle ou de vous !”.
Je crois qu’on a tout dit, si vous pensiez que faire un enfant serait le meilleur moyen pour recoller les morceaux dans un couple qui va mal et bien vous vous trompez.
C’est déjà compliqué quand tout va bien, alors quand ça va mal il va falloir vous accrocher !
La relation avec les autres
Ah les gens, les gens, les gens ! Souvent le problème vient des autres !
Vincent aurait aimé qu’on lui dise que “la pire chose qui t’arrivera, sera le jugement des autres et les conseils impromptus”.
Son témoignage est révélateur de ce que nous avons tous vécu à un moment ou un autre dans notre vie de parent.
“Lors du premier bain à la maison, avec ma femme et ma belle maman. Comme nous n’étions pas encore à l’aise, nous avons bêtement fait comme on nous avait appris à la maternité.
Et là ça était le festival de remarques à base de « pourquoi vous faites comme ça », « nous on ne fait pas comme ça », « attention vous le faites mal ».
Bingo ! nous étions encore moins à l’aise, et pendant quelques bains ça a été difficile car nous étions perdus.
Sans compter les remarques comparatives des gens « oh bah il est plus gros, il a moins de cheveux, il est moins réveillé ».
Sans oublier aussi les fameux « il tête trop », « tu ne dors plus dans ton lit ? »
Bref tout le monde se met à devenir expert en éducation. Et on ne supporte plus ça”.
Comme nous te comprenons Vincent, même si cela ne part pas d’un mauvais sentiment c’est toujours pénible ces comparaisons qui ne mènent à rien. En tout cas, je suis certain que ta belle maman aime son petit-fils !
Pour JA, il aurait aimé être prévenu qu’avoir un enfant allait potentiellement “l’éloigner de sa famille à cause des désaccords sur les méthodes d’éducation”. Cela lui aurait permis de moins culpabiliser.
Pour NG, 36 ans, la distance avec ses proches et ses amis pendant la période de confinement a été dure à vivre. “Comment faire pour impliquer tout le monde dans le bonheur que nous vivons alors que nous ne pouvons plus nous voir ?”.
C’est quoi être père
Que veut dire “être père” au 21ème siècle ?
DT aurait aimé tout savoir sur la parentalité, mais surtout “comment trouver sa place de père ?”. Rien que ça !!!
DD, 31 ans, qui a vraisemblablement eu une enfance difficile aurait aimé savoir “comment fait-on pour être papa quand on a toujours été dénigré et rabaissé par ses géniteurs ?”.
Aujourd’hui il apprend à valoriser les actions de son enfant, à le prendre dans ses bras.
J’ai ressenti à travers ces mots toute la souffrance d’un père qui n’a aucune photo de lui avant ses 10 ans. Difficile dans ce cas là de dire si votre enfant vous ressemblait étant petit.
LC a sa petite idée, il vous dirait “qu’il faut prendre le temps de trouver sa propre manière d’être papa sans se contenter du rôle poussiéreux du patriarche dans lequel la société souhaite vous caser… Il dirait qu’un papa n’a pas forcément l’obligation de bosser à 200% pour nourrir sa famille et qu’il a aussi le droit de choisir de travailler un peu moins et de profiter un peu plus…”.
AA aurait aimé qu’on lui dise “d’apprendre à avoir confiance en nous plutôt que d’essayer d’appliquer ce qu’on nous dit. Tout s’est mieux passé à partir du moment où on a appris à écouter notre enfant, interpréter ses humeurs, ses gestes, ses demandes. Tout le monde à un avis différent et en fait, le seul qui compte souvent, c’est le nôtre !”.
Soit là pour tes enfants et profite des instants présents
Pour AP, le conseil le plus important serait de « profiter beaucoup des instants avec tes enfants car ça passe trop vite”.
BJ pour rajouter “il y a toujours un moment où je me dis : Mince ça passe trop vite”.
Guillaume, 27 ans, dit la même chose, “ce qui m’a fait prendre conscience de tout ça. C’est de voir les évolutions de mon enfant chaque jour. De regarder les photos d’avant, les souvenirs, et de ce dire que le temps passe tellement vite qu’il faut profiter de chaque instant”.
Le conseil qu’aurait aimé Alexandre, 27 ans, gamer compulsif, est “débarrasse toi de ton ordinateur !”. Sa passion aura eu un impact sur sa vie familiale et de couple qui ira jusqu’à la séparation. Aujourd’hui il est de nouveau avec la maman et tout va mieux.
Pour Cédric, le conseil à donner à un jeune papa serait « d’être là avec ses enfants, physiquement et en conscience. D’apprendre à observer, comprendre et échanger, de créer de l’intimité émotionnelle avec ses enfants.Car ils ont besoin d’un papa qui soit là et qui puisse leur offrir du temps d’écoute et de partage de qualité.
En grandissant, on mesure que les belles vacances, les beaux vêtements, les supers jouets, on s’en rappelle très peu.
On se souvient surtout des moments passés à faire des choses ensembles, ou de l’absence lorsque le papa pensait que son rôle était de bosser comme un dingue pour ramener l’argent à la maison”.
Kévin, 29 ans, se souvient d’une discussion qu’il avait eu avec un papa désabusé où son fils de 18 ans lui avait dit au moment de lui proposer son aide pour déménager « tu n’as jamais étais vraiment là pour moi jusqu’à présent donc ne t’en fais pas j’ai déjà prévu ton absence ».
Quelle claque ! Ce papa lui a donc donné comme conseil “de privilégier sa vie avec sa femme et son enfant plutôt que son métier, s’il devait faire un choix”.
Papalicha, 28 ans, pour conclure sur ce thème nous dit “le temps passe vite, il faut savoir profiter de chaque sourire de nos enfants mais pas que, de notre femme également qui nous a donné notre enfant, de nos parents pour nous avoir donné la vie et une éducation et de tous nos proches et ceux qu’on aime”.
Les philosophes …
Le thème du temps qui passe vite a quelque chose de très spirituel car à la fin de celui-ci c’est bien notre regard sur la mort qui est à mettre dans la balance.
D’autres papas abordent la paternité avec une légèreté époustouflante et une approche philosophique intéressante.
Olivier, 42 ans, nous dit “c’est mieux de ne pas savoir grand chose et mieux vaut ne pas savoir ce qui nous attend, sinon ça nous découragerait trop !”.
RH n’aurait rien aimé savoir également, “j’ai toujours vécu les choses comme elles venaient et je fonctionne toujours de la même manière depuis la naissance de mon fils. Peut-être que d’ici quelques années j’aurais un petit regret sur des choses que je n’aurais pas bien appréhendé, mais à l’heure d’aujourd’hui, tout est optimal pour moi ».
Il ajoute néanmoins “que nos parents n’avaient pas si tort que ça de nous engueuler sur certaines choses !”.
Même son de cloche chez AV, “je découvre tous les jours et j’adapte en fonction. Ce n’est pas toujours simple, mais un parent parfait ça n’existe pas !”.
Pour H, 32 ans, “être papa ça ne s’apprend pas par quelqu’un, à part son propre père, on le devient avec l’expérience au fur et à mesure que votre enfant grandit“.
Et le mot de la fin pour Théo, 29 ans, qui aurait aimé qu’on lui dise que “quoique tu fasses, quand il s’agit de bébé, on s’adresse absolument toujours à la maman…. ».
Alors là je dis bravo ! Je l’imagine en train de se prendre des réflexions à chaque fois qu’il a voulu donner son avis concernant bébé. Je me marre car la mienne c’était pareil à la maison et encore maintenant alors que mes enfants sont grands.
Bienvenue Théo dans la réalité et je m’adresse à tous les papas qui liront cet article, il s’agit d’un très très sage conseil !
Conclusion
J’ai parfois été surpris de l’implication de certains papas à me témoigner des choses très personnelles et je les en remercie du fond du cœur.
A vous lire je me suis rendu compte à quel point nous vivions des choses similaires mais notre pudeur ou égo ou autres choses font que nous n’avons pas la même aisance que nos conjointes à parler de parentalité.
Ces témoignages sont à prendre comme ils sont, sans aucun jugement. Ils sont le fruit des expériences vécues par de nombreux papas et cela force le respect, mon respect pour eux.
Je finirai avec ce dernier témoignage d’un papa anonyme, qui résume beaucoup, beaucoup notre condition d’homme et de père.
« J’aurais aimé qu’on me dise que parfois c’est dur, très dur.
Que le manque de sommeil c’est hard et que ça crée des tensions de partout.
J’aurais aimé qu’on me dise que c’est difficile de voir sa femme dans un état second pendant l’accouchement sans pouvoir la soulager.
J’aurais aimé qu’on me dise que la mère ne sait pas tout et que j’aurais dû me renseigner sur l’éducation pour soutenir ma femme face aux attaques et remarques.
J’aurais aimé qu’un groupe de parole de futurs et jeunes pères existent pour pouvoir m’exprimer et voir que je n’étais pas seul, que c’était normal !”
A travers cet article, j’ai l’intime conviction que nous gagnerions à être de meilleurs pères si nous lâchions cette carapace ou cette armure que nous avons sur nous.
Partageons en toute simplicité, nos peurs, nos craintes, nos doutes car au final tout ça… c’est pour le bien de nos enfants.
Je finirais cet article, en remerciant les différents groupes facebook, d’exister et de permettre à de nombreux papas de ne plus être seuls. Et je tiens tout particulièrement à remercier tous les modérateurs qui m’ont permis de recueillir tous ces témoignages.
Et encore un gros merci à tous ces papas (et certaines mamans) qui ont fait que cet article puisse voir le jour.
Merci à tous,
Groupes Facebook (sans ordre particulier) :
- Parentalité Positive région Occitanie
- Le Groupe pour Parents Imparfaits
- Les parents bienveillants imparfaits
- Parentalité respectueuse – Accompagnement conscient et positif
- Papa et Futur Papa
- Le gang des parents écolo.
- Groupe des papas et futurs papas
- Maman, Papa, Je Vous Aime
- La Ligue des papas cool
- Parentalité et enfance épanouies – BlueCoach
- Les papas et futurs papas qui déchirent
- Parentalité positive dans le monde
- Les super-parents écolos et éconos!
- Le bonheur d’être papa
- Moments de Parentalité Positive : 200… et bien plus encore !
RQ : j’avais à l’origine prévu de poser la même question aux mamans, mais j’ai peur de ne jamais pouvoir écrire un article tellement je crains de crouler sous vos retours ! J’espère que vous ne m’en voudrez pas mesdames !